Fi oued El Malah ya l'khaoua fi oued el Malah
Fi oued El Malah
Si Lakhdhar bedjoundou fêreh
yektoul ouidhebbah
'askar herba blê nidham
yel khaoua
(A Oued El Lamalh, mes frères
Si Lakhdhar est satisfait de ses djounoud
Il tue et égorge
Les militaires fuient en désordre)
-extrait d'un chant populaire-
Rabah Mokrani, Si Lakhdhar, a donné naissance à une vraie légende dans la Wilaya IV. Ce maçon, né le 6 février 1934 à Lakhdharia, ex-Palestro, est devenu un mythe à la tête d'unités de choc qui ont fait le coup de feu sur tout le territoire de la Wilaya IV. Ami compagnon d'un autre baroudeur célèbre, Ali Khodja, ils sont chargés tous deux de former des unités de moudjahidine dans l'axe Lakhdharia - Aïn-Bessam.
Dès l'âge de vingt ans, ce beau jeune homme qui arbore un air moqueur est au maquis, pour se voir rapidement propulser à la tête d'un commando d'élite. Il est capitaine dès octobre 1956, et Bougara le nomme à la tête de la zone trois en octobre 1958, avec le grade de commandant. Il assure entre-temps l'organisation et l'entraînement au sein de la Wilaya IV.
Si Lakhdhar est tué, comme il le souhaitait, les armes à la main au djebel Boulegroune, près de Souagui, dans le sud de la Wilaya de Médéa. Il meut quelques semaines avant Si M'Hamed Bougara.
Commémoration du 48e anniversaire du décès du commandant Si Lakhdar
Le commandant Si-Lakhdar de son vrai nom Mokrani Saïd est né à Palestro, plus précisément dans un village situé à l’Ouest de la commune Gueigour, le 6 novembre 1934.
L’amphithéâtre du technicum Si-Lakhdar de Lakhdaria a abrité, hier, la célébration du 48e anniversaire, du décès au champ d’honneur du valeureux commandant Si Lakhdar. En cette occasion historique, organisée par le bureau des moudjahidine de Lakhdaria, ont été conviés Bachir Rouis, moudjahid, ancien ministre, le président de l’APW de Bouira, des membres du Mechaâl watani “Lichahid”, des chefs d’établissements scolaires de la ville, des autorités locales et d’un grand nombre de lycéens invités aussi pour la circonstance, à revivre à travers les différentes interventions des responsables présents et compagnons d’armes du chahid, de la lutte armée de l’Armée de libération nationale ainsi que la vie et le combat mené et le sacrifice extrême de ce courageux combattant qu’est le commandant Si Lakhdar.Le commandant Si Lakhdar de son vrai nom Mokrani Saïd est né à Palestro, plus précisément dans un village situé à l’Ouest de la commune Gueigour, le 6 novembre 1934. Issu d’une famille pauvre, paysanne, il grandit dans cette région où il fit ses études dans la seule école de la contrée, à Palestro (actuellement Lakhdaria), où il devait parcourir journellement une dizaine de kilomètres.Il apprit par là même, le dur métier de maçon au centre professionnel, seul métier accessible aux indigènes du village. Très jeune et dès le déclenchement de la lutte armée, il fut contacté par le Front de libération nationale pour être chargé et ce, début 1955, de l’organisation des maquis dans la région de Palestro et d’Aïn Bessem. Très tôt, il devint le premier responsable politico-militaire de la région. Rejoint peu de temps après, à la fin du printemps 1955 par Ali Khodja qui venait de déserter l’armée française, Si Lakhdar en fit un ami inséparable, un compagnon de lutte et un frère. Tous deux, ils réussirent à mettre sur pied de puissantes commandes dont la valeur, la discipline et le courage avaient soulevé l’admiration de l’ennemi lui-même et semé la panique au sein de ses troupes. Suite aux coups répétés des moudjahidine, sous la direction éclairée des frères Si Lakhdar et Si Ali Khodja toute la région-Est d’Alger fût embrasée, et ce malgré les nombreux renforts des troupes coloniales dépêchées sur les lieux. Partout dans les djebels, comme dans les plaines, Si Lakhdar faisait la démonstration de son génie de la guérilla et son courage était devenu légendaire. Son aptitude à s’adapter et à adopter les différentes techniques de son combat ainsi que son ascendant auprès de ses djounouds et des populations qui les accueillaient à bras ouverts et avec fierté. Ses qualités de meneur d’hommes, d’organisateur, donnant toujours et en toutes occasions et circonstances le meilleur exemple, lui valurent d’être désigné en octobre 1956 peu après la tombée au champ d’honneur de Ali Khodja, à Fort-de-l’eau, comme capitaine, chef de la zone I de la wilaya IV, comme il fut appelé début 57 au conseil de la wilaya en tant que commandant militaire adjoint au colonel Si M’hamed.Désormais, en sa qualité de chef militaire de la wilaya et sous la clairvoyance du colonel Si M’hamed, le commandant Si Lakhdar s’employa avec ardeur et sans jamais se lasser, à un vaste travail de formation, d’organisation et d’action dont l’objectif était la structuration et l’adaptation des structures de l’ALN, aux fonctions de l’évolution de la lutte armée et l’intensification des actions militaires contre l’occupant.Ainsi, au cours de cette période, chaque secteur était doté d’une section, chaque région, d’une katiba et les zones du commando pouvant se regrouper en bataillon, fort de 400 à 500 djounouds, formés et équipes d’armes modernes, pour la plupart récupérées sur l’ennemi, sur les champs de combat. Mais pour Si Lakhdar, la formation politico-militaire du moudjahid, sa maturité et sa foi sont des facteurs déterminants. “Mettez”, disait-il, “mitrailleuse entre les mains d’un djoundi qui n’a pas la foi, il perdrait son arme sûrement... Donnez un fusil de chasse à un djoundi qui sait s’en servir et qui croit en la justesse de son combat, il vous fera des miracles”. Ainsi, à l’initiative de Si Lakhdar, un guide militaire : de “De la guerre à la guérilla” a été rédigé et largement diffusé à travers les unités de la wilaya et où les djounoud retrouvaient, décrits en détail, la stratégie de la lutte armée, les principes et techniques de la guérilla et les consignes à suivre. Et partout, dans la wilaya IV, de l’Ouarsenis à Palestro et de la Mitidja à Ksar El Boukhari, l’ALN sous le commandement de Si Lakhdar remportait des victoires retentissantes aux portes mêmes de la capitale, Alger. Réagissant aux coups sévères portés à son armée, celle-ci concentra d’importantes troupes, quadrilla les régions et utilisa une répression aveugle contre les populations civiles sans défense ainsi que des bombardements massifs, les ratissages et les incendies de forêts utilisant le napalm, interdit par la Convention de Genève. Dans la nuit du 4 au 5 mars 1958, alors qu’il se trouvait avec le commando Ali Khodja et deux sections de la katibet Zouheiria, au dejbel Belgroune, deux guetteurs l’avertirent de l’arrivée imminente de colonnes de véhicules militaires ennemis qui convergeaient vers eux, à partir de Tablat, Bousken, Sour El Ghozlane (Aumale) et Bir Ghbalou et avant même le lever du jour, l’encerclement était complet. Des milliers de soldats français escaladaient le djebel. L’accrochage était inévitable. Le premier choc a été terrible pour les soldats des premières lignes, plusieurs dizaines de morts furent relevées. Pour éviter de plus grandes pertes, face à ces moudjahidine désirant vendre chèrement leur vie, l’armée française fit intervenir son aviation et ses chars. Alors que le soleil était haut dans le ciel, le commandant Si Lakhdar fut touché par une balle de mitrailleuse tirée d’un avion. Le commando Ali Khodja et la katiba Zouheïra tentèrent une percée et réussirent à briser l’encerclement après un repli de quelques kilomètres vers Ouled Zenine avec le commandant, blessé, transporté par deux djounoud ; Si Lakhdar succomba à ses blessures et fut enterré sur les lieux même du combat. Au douar Zenine, une stèle en marbre fut érigée, en hommage aux sacrifices de tous ceux qui, comme le commandant Si Lakhdar, sont tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérie libre et indépendante. Aujourd’hui, Lakhdaria (ex-Palestro), chef-lieu de commune et de daïra, dans la wilaya de Bouira porte son nom. Pour mémoire, nous citerons un témoignage d’un compagnon d’armes, Boualem Hamirène, plus connu sous le nom de “Boualem la France”, résidant à Aïn Benian qui, dans son témoignage, parlant des responsables de l’ALN de la wilaya IV : venant de la zone II et allant vers la zone IV, affirmait “que ces officiers étaient simples et modestes, leur seul souci était l’état tant sanitaire que psychologique de leur troupe. Ils passaient des soirées entières avec les djounoud”. C’est au cours d’une de ces nombreuses soirées qu’une phrase notée par le commandant Si Lakhdar, sur une page d’un de ses albums, et qui résumait ainsi : “Dieu Tout-Puissant, je ne sais quel est le chemin que d’autres pourront suivre, mais en ce qui me concerne, donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort”.Quelques faits d’armes qui ont défrayé la chronique en 1956 :* Le 9 juillet au moment de l’opération 459, Si Lakhdar surprend l’ennemi à Guerrouama (à l’est de Tablat) sur un convoi de ravitaillement.* Le 8 août, une patrouille du 117e RI perd 13 hommes au col du Bekkar, au sud de la commune de Tablat (entre Tablat et Tourtatsine) et une autre embuscade qui fait 5 morts au sud de Larbaâ.* Le 12, en bordure de Béni Slimane, Si Lakhdar accroche sérieusement un détachement du RI. Bilan : 22 tués.* Le 21, Si Lakhdar de nouveau, surprend une section du 1e RI au moment où elle venait d’être déposée par hélicoptère dans la région tourmentée de Zberbar. Bilan : 17 morts.* Le 27 octobre, à 5 km de Tablat, une embuscade meurtrière contre un convoi du 1er RI à Béni Khalfoun à l’Est de Palestro, dans la commune de Thieis (Kadiria).